
L’Islande ne manque pas de surprises pour ses visiteurs sur ses rivages glaciaires. Imaginez que vous rouliez sur la route 1 depuis des jours avec un hôtel mobile. Vous avez été ébloui par la beauté et le spectacle de la nature, et balayé par les mêmes vents frais qui ont bercé les demi-géants.
Et pourtant, à mesure que vous revenez à votre point de départ, il y a de quoi étonner et inspirer.

Faire un pas hors de l’hôtel-mobile
Le Jökulsárlón est un spectacle d’une beauté inquiétante.
Jökulsárlón signifie littéralement « la lagune du glacier », et c’est bien le cas. Au sud de la lagune, la mer, et au nord, l’imposant glacier Vatnajökull . Vatnajökull se traduit par « les eaux du glacier », comme vous pouvez le constater, l’Islande a le don des noms. Et « la lagune du glacier » est unique.

Le calme et une plage de sable noir entourent la glace bleue
Le glacier Vatnajökull, qui « alimente » le lagon en eau et en glace, est si immense qu’il recouvre près d’un dixième de l’île et figure en tête de la liste des « plus grandes calottes glaciaires d’Europe » grâce à sa « plus grande quantité de glace ». Et tandis que la glace est en altitude, loin du regard des touristes, la magie opère : elle se brise, s’écrase ou flotte, apparaissant d’un bleu merveilleux dans le lagon. Ou noire, si elle charrie des cendres volcaniques.

Au milieu d’un voyage gris, les couleurs de Jökulsárlón ressortent
Le calme et le froid autour du lagon offrent un spectacle grandiose et immobile. Des oiseaux volent ici et là, et des phoques barbotent élégamment, mais le silence des lieux procure une sensation de… silence. Tout bruit s’éteint rapidement, laissant place à un silence froid, pesant, glacé. Un silence absorbant, irrésistible. Un silence si habile qu’elle pouvait étouffer son visiteur dans sa paume et, lentement, sans se faire remarquer, le prendre et le garder.
La beauté du lagon n’échappe pas à beaucoup de monde, et curieusement, toutes sortes de personnes sont venues profiter de ce spectacle glacé. Films (deux
James Bond !), clips musicaux, aventuriers avec des caméscopes de mauvaise qualité (voir ci-dessus)… Ajoutez à cela que, l’après-midi, ces ukulélés étaient là, une bande de gars en manteaux épais venus (probablement) du Japon, obligeant une jeune mannequin à faire une bêtise, au profit (probablement) d’un nouveau parfum ou de la couleur de cheveux signature d’un magazine.

technique d’arrêt sur image
LE PEU DE SCIENCE DE BEN
POURQUOI LA GLACE EST-ELLE BLEUE ?
En fait, sur le Vatnajökull, il y a beaucoup de glace.

Toute cette glace crée une pression ou un poids énorme.

Parfois, lorsqu’il neige, des bulles d’air sont comprimées et extraites de la neige, qui s’intègre au glacier. La glace ainsi créée est alors plus lourde, ou plus dense .

Au cours de ce processus, les cristaux de glace grossissent, ce qui signifie qu’ils absorbent mieux les couleurs. Mais pas autant le bleu (un phénomène oxygène-hydrogène). Donc, s’ils absorbe d’autres couleurs que le bleu, ils réfractent, ou renvoient, davantage de bleu. La lumière bleue rebondit alors sur eux et atteint nos yeux. Ils paraissent alors bleus. Donc…
c’est bleu !

Photographie du Vatnajökull et de la lagune, vers 1947, colorisée (blague)
ÇA A TOUJOURS ÉTÉ COMME ÇA ? (HUM… NON, ET CELA NE DURERA PEUT-ÊTRE PLUS LONGTEMPS)
Il y a cent ans, la lagune du glacier n’existait pas . À la place, il y avait ce qu’on pourrait appeler la « langue » du glacier. On dirait une langue géante. De glace. Elle sort du glacier et mène à la mer.
On l’appelait Breiðamerkurjökull , ce qui signifie « grande chose marquant l’emplacement du glacier » (je suppose).
Alors que tout devient plus chaud à partir des années 1920 (swing jazz et tout ça), les choses craquent, fondent et s’écrasent, et la majeure partie de la langue quitte alors le lagon dans son sillage, en 1935.
En 1979, sa superficie était de 8 kilomètres carrés, mais elle en fait aujourd’hui plus du double (18 km²) ! La vitesse à laquelle la lagune s’agrandit témoigne du réchauffement climatique. Et comme vous le savez, ce n’est pas seulement la faute du swing jazz.
La beauté et la singularité du lagon résident dans son évolution quotidienne. Il constitue en quelque sorte une transition entre l’eau du glacier et la mer, un mouvement secret et constant. Ses sculptures de glace ne se répètent jamais.

Il faut environ cinq ans à un iceberg pour passer du statut de « nouveau lagon » (ou « étudiant de première année en eau douce ») à celui de « diplômé en mer ».
Ce mouvement silencieux et constant est merveilleux et hypnotisant. Cependant, la vitesse à laquelle ce mouvement s’accélère pourrait bien modifier radicalement son emplacement à court terme. Espérons que nous réglerons le problème climatique et que le lagon n’aura pas à être rebaptisé Jökuls fjörður.
Merci de votre lecture, et si vous êtes l’un des très rares explorateurs à avoir atteint ces profondeurs glaciales de ce post, hé, laissez un commentaire !
Cette aventure musicale à travers l’Islande est rendue possible grâce à la participation des gens adorables et fous de l’impressionnant Kuku Campers , et avec la participation de CloudMusic Ukuleles , qui sont les ukulélés avec lesquels vous me voyez errer et méditer ici sur l’île !
traduit de l’article original du 13/11/2018 sur ukuleleroadtrips.com
